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En culminant à 818 mètres de hauteur, Burj Dubaï est devenu le plus haut gratte-ciel jamais construit. Inauguré le mois prochain, il devrait néanmoins se faire rapidement dépasser par d'autres projets. PUBLICITÉ Les chiffres disent à eux seuls l'immensité de l'édifice. Aux confins du désert du Rub al-Khali et du golfe Persique, Burj Dubaï taquine les rares cumulus et brille de mille feux. Elle est visible à plusieurs dizaines de kilomètres. 818 mètres de hauteur, 162 étages habitables, 517.240 m² de superficie, 35.000 personnes en capacité d'accueil… Après cinq années de travaux titanesques et des millions d'heures cumulées par les quelque 8.000 travailleurs employés sur le site - indiens pour la plupart et payés en moyenne cinq dollars par jour, quinze au mieux -, le chantier arrive à son terme. A l'intérieur, tout est prévu depuis des années pour accueillir les premiers occupants début décembre. Les premiers étages abriteront un luxueux centre commercial de 300.000 m² - le Dubaï Mall - prêt à accueillir les boutiques les plus in et les plus chics du monde. Ambiance épurée. Marbrée. Lumineuse. Quant aux quelques dizaines d'étages surplombant l'émirat, le célèbre couturier italien Giorgio Armani s'est offert un quasi monopole. D'abord en ouvrant un hôtel de 160 chambres et suites ultra select, avec restaurants, spa de luxe et club privé à la clé. Puis en signant de son talent de créateur 144 résidences privées, situées entre le 9e et le 16e étage de Burj Dubaï. Des appartements vendus sur plan dès 2004, autour de 40.000 euros le mètre carré, dans un pays où le prix moyen du bâti est tombé ces derniers mois à 2.783 dollars le mètre carré. Sans parler des quatre piscines, des bibliothèques et des quelque 5.000 bureaux. Coût total : un peu plus d'un milliard de dollars. Une tour de 4.000 mètres à l'horizon 2050 ? L'amplitude inégalée du lieu doit beaucoup à son géniteur. L'architecte Adrian Smith a une imagination sans limite. Pas rassasié d'avoir conçu la Jin Mao Tower de Shangai (421 mètres) ou la Trump Tower de Chicago (415 mètres), cet Américain de 63 ans continue de rêver d'un monde que Luc Besson et les fans du Cinquième Elément ne renieraient pas. A Dubaï, la folie des grandeurs des cheiks au pouvoir colle pour le mieux avec le caractère de Smith et son expertise en matière de projets d'envergure hors normes. Sa vision de Burj Dubaï ? «Emaar [la société immobilière chargée du projet] voulait juste dépasser le plus haut bâtiment du monde, raconte-t-il ce mois-ci dans le magazine GQ. De mon côté, j'ai surtout voulu privilégier l'élégance de la forme, sans forcément songer à la hauteur (…) Quand vous faites une tour aussi haute, il faut la faire fine. C'est comme un être humain.»